Nous sommes heureux·ses de vous informer de la réouverture temporaire avant travaux de la Maison Dussac, à Piton Saint-Leu.
L’exposition en cours est ouverte du jeudi au dimanche. Vien a zot !

la programmation

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NOUS SOMMES SUR TOUS LES PONTS
Exposition

dans les murs

Lieu

Maison Bédier

8 septembre 2019 au 26 janvier 2020

Horaires

mercredi, jeudi, samedi et dimanche de 14h00 à 18h00
jeudi et vendredi sur réservation pour les groupes

Vernissage

samedi 7 septembre, 18h00

Documents à télécharger

dossier de presse nous sommes sur tous les ponts (660KO)

Sommes-nous sur le pont ? Les artistes exposés — eux— le sont. Sans la moindre ambiguïté. Ils et elles guettent. Ils et elles alertent. Ils et elles questionnent et nous invitent avec poésie, humour, inquiétude, virulence parfois, délicatesse aussi, à changer de paradigme.

Tel un équipage, les voila à la manœuvre de l’activisme et de l’humanisme. Quels que soient leur médium — photographie, peinture, vidéo, volume, dessin — les artistes nous font monter à bord du navire-monde.

Il s’agit ici ­— d’où que l’on s’exprime, que le propos soit combat, quête ou constat — de sonder la mémoire, de donner voix aux démuni·es, aux femmes, aux noir·es, aux migrants, à l’Autre. Il s’agit d’envisager les enjeux politiques du racisme, de la post-colonisation, du genre, de l’intersectionnalité, du changement climatique ou encore de la transmission.

Nous fûmes de toutes les cales /

Nous sommes sur tous les ponts

de l’île notre navire. [1]

Les artistes jettent des ponts et dessinent des liens entre ces réalités. Leurs questionnements nous invitent à scruter, à interroger, à comprendre, à nous émouvoir, à prendre soin de l’Histoire vécue et de celle qui s’écrit.

Tout comme le poète anglais John Done[2] l ‘écrivait en 1624, ils et elles sont conscient·es « d’être membre(s) du genre humain » et que le glas ne devrait sonner pour personne au risque d’être soi-même diminué.

Nous sommes embarqué·es sur le même navire. Ce sont les artistes qui l’affirment.

Béatrice Binoche

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[1] Paroles pour solder la mer (extrait), Edouard J. Maunick , Ed. Gallimard, 1988. Poète mauricien né en 1931.

[2] « Nul homme n’est une île, un tout en soi ; chaque homme est part du continent, part du large ; si une parcelle de terre est emportée par les flots, pour l’Europe c’est une perte égale à celle d’un promontoire, autant qu’à celle d’un manoir de tes amis ou du tien. La mort de tout homme me diminue parce que je suis membre du genre humain. Aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. » No man is an island, entire of itself, in Devotions upon Emergent Occasions, 1624, John Done. Poète anglais, 1572 - 1631.

PRÉSENTATION

MOUNIR ALLAOUI

M’Pambé, 2013
Master mpg.4, 4‘
N° d’inventaire : 2017.07
EXPOSÉ

Koif, 2013
Master mpg.4, 3’
N° d’inventaire : 2017.08

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Vidéaste, critique de cinéma, doctorant à l’Université Montpellier 3, membre associé du Centre de Recherche EA7378 DIRE à l’Université de La Réunion, Mounir Allaoui est né en 1980 à Nantes. Il vit et travaille à La Réunion.

Comme vidéaste, Mounir Allaoui est davantage intéressé par la présence des corps, le son de la voix, l’inscription du personnage dans l’espace que par le témoignage lui-même, il réalise un travail vidéographique décalé du sujet documentaire. Il a enseigné et intervient régulièrement à l’École Supérieure d’Art de La Réunion depuis 2006, en pratique et théorie de la vidéo et du cinéma. Il mène un travail mêlant anthropologie et vidéo.
Il dirige aussi depuis 2010 la rédaction de la revue Mondes du cinéma aux éditions Lettmotif.

Sources : Lerka

SHIRAZ BAYJOO

Nou son arrivée : Indira Ghandi, 2013
Acrylique et résine sur meuble récupéré
35x72x12 cm
N° d’inventaire : 2017.09.01
EXPOSÉ

Independence : It’s going to be ok, 2013
Acrylique et résine sur meuble récupéré
46 x 69 x 45 cm
N° d’inventaire : 2017.09.02
EXPOSÉ

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Shiraz Bayjoo, né à Maurice, vit et travaille à Londres. Artiste multidisciplinaire contemporain, il développe son travail à travers différents mediums : le cinéma, la peinture, la photographie, la performance et l'installation. Sa pratique — basée sur la recherche — se concentre sur les archives personnelles et publiques traitant de la mémoire culturelle et de la société postcoloniale avec la volonté d’interroger la narration culturelle dominante. Bayjoo a étudié à l’Université du Pays de Galles, à Cardiff. Il a été artiste en résidence à la galerie Whitechapel en 2011 et a exposé à la Tate Britain et à l'Institute of International Visual Arts (Iniva). Il est récipiendaire de la bourse Gasworks et des subventions du Conseil des arts du Royaume-Uni pour les arts.

Sources : https://www.edcrossfineart.com/artists/25-shiraz-bayjoo/overview/

MORGANE FOUREY

Feuilles, 2013
Porcelaine à modeler, peinture acrylique
Dimensions variables
N° d’inventaire : 2017.06

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Morgane Fourey vit et travaille à Rouen et à Paris. Elle est diplômée en 2008 de l’ERBA Rouen.

… Lorsque nous entrons dans une exposition de Morgane Fourey, la stupéfaction nous gagne immédiatement. Il nous faut soit sortir au plus vite parce qu’il n’y aurait apparemment « rien à voir », soit rester et soulever le voile. Une fois ce premier sentiment dissipé, l’envie de comprendre prend le pas. Où sont les œuvres ? Est-ce réellement une exposition ? Sommes-nous arrivés trop tôt, ou bien trop tard ? Que se passe-t-il ? Il nous faut circuler dans l’espace, interagir avec lui, contourner les objets disposés au sol et s’approcher des murs.

Alors que les pratiques actuelles tendent vers le spectacle, le grandiose, le monumental, l’amusement, l’interactivité et la superficialité, Morgane Fourey opère à un travail de fourmi. Une entreprise absurde qui tend à renverser les normes, les codes et les habitudes du regardeur. Entre art et artisanat, elle trouve un équilibre qui lui permet de dégager différentes problématiques en lien avec l’histoire de la peinture (son passé, son présent et son avenir), avec le format de l’exposition (l’objectif de tout artiste), ainsi qu’avec une réflexion basée sur les rapports difficiles entre des univers apparemment séparés. Elle rapproche ainsi l’art et le travail, l’art et l’artisanat, le réel et le fictif, le familier et l’inconnu. L’industriel, l’artistique, l’artisanal sont ainsi imbriqués avec pertinence. Chacune de ses pièces plonge le regardeur dans une mise en abîme complexe où les comportements et les réflexes sont faussés, perturbés et finalement reformulés. « Lorsqu’il s’agit d’art contemporain, on a l’impression de tout connaître, on arrive dans une exposition ou face à une œuvre avec des a priori. Lorsque je fais un mur en placo, les visiteurs ne s’approchent pas de la pièce, ils se tiennent à l’écart et se demandent pourquoi l’artiste a-t-elle posé un mur en placo ? Ils ne s’approchent pas pour en voir la substance, il faut aller voir de plus près. Il y a une sorte de retenue par rapport à l’œuvre. » Une retenue que Morgane Fourey vise à atténuer. Une véritable confrontation doit avoir lieu. Avec une économie de moyen et des dispositifs de déplacements perceptuels, contextuels et matériels, elle parvient à nous extirper d’un confort visuel chargé en références, en discours figés et répétés, pour nous surprendre et nous amener à réfléchir autrement.
JULIE CRENN, JANVIER 2013

YO-YO GONTHIER

L’apparition, 2015
Triptyque, photographie argentique, tirage sur papier endura ©Kodak
50 x 50 cm (x3) + marges
N° d’inventaire : 2017.10.01-02-03
EXPOSÉ


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Né en 1974 à Niamey, Niger, l'artiste vit et travaille à Marquefave, France.

Photographe plasticien, Yo-Yo Gonthier questionne l’effacement de la mémoire dans une société occidentale où la vitesse, le progrès et la technologie semblent être les valeurs essentielles.
Empreintes d’une poésie fantastique, ses séries se développent dans des géographies humaines liées à l’histoire et l’environnement : Les lanternes sourdes (2004), Pieds de Bois (La Réunion, 2000-2005) ou Outre-Mer, mémoires coloniales (2003-2008).
Depuis 2011, il construit des projets collectifs artistiques et participatifs tel que Le Nuage qui parlait (La Réunion 2013, Pierrefitte-sur-Seine 2015, Abidjan 2016, Dakar 2016, Niamey 2016). Le projet collaboratif La Cour, initié avec François-Xavier Gbré lors de la Biennale de la photographie africaine de Bamako en 2017 et présenté à Paris Photo en 2018, connait un nouveau développement en France dans le cadre d’une résidence aux Ateliers Médicis à Clichy-Montfermeil à partir d’août 2019.
Son travail est présent dans les collections du FRAC RÉUNION, Bibliothèque Nationale de France, Musée National de la Marine (France), Conseil Général de la Seine Saint Denis, CNEAI - Centre National de l’Estampe et de l’Art Imprimé (Chatou, France).

Sélection d’expositions : Ghost Park - les Vivants #1, La Chapelle Saint-Jacques centre d’art contemporain (France, 2019), La Cour (Paris Photo, 2018), Biennale de la photographie africaine de Bamako 2015 et 2017, Biennale de Dakar 2016, Galerie Cécile Fakhoury (Abidjan, 2015), Addis Foto Fest (Addis Ababa, 2013), Kréyol Factory (Paris, 2009), Espace Khiasma (Les Lilas, 2008)

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Yo-Yo Gonthier met en place des protocoles techniques et humains dont l’ultime finalité est de parvenir à saisir un fragment de merveilleux. Ce dernier est envisagé par l’artiste comme une émanation, un surgissement, l’apparition d’un phénomène qui, dans son œuvre, ne doit rien au hasard. La capture du merveilleux se prépare longuement, elle fait l’objet d’un projet qui s’élabore sur plusieurs années. Alors le merveilleux, l’engagement et la lenteur se conjuguent au creux d’une philosophie où « le processus est plus important que le résultat ». L’artiste ne travaille pas seul, chaque projet réclame un investissement collectif non seulement pour la fabrication d’instruments, d’engins volants, mais aussi pour la récolte d’informations, d’envies, de témoignages, de compétences. L’œuvre se fait alors pluridisciplinaire et participative. En fédérant un groupe autour d’un même projet, il active un « geste collectif, sublime et laborieux ». L’énergie est mise au service d’une réflexion portée sur notre présence au monde, nos relations aux humains, aux paysages et à l’Histoire. L’Ile de la Réunion constitue un territoire clé dans cette réflexion. Yo-Yo Gonthier sonde la part merveilleuse de l’île en expérimentant ses habitants, ses paysages, sa flore, ses éléments, ses lumières et ses origines. La série d’héliogravures intitulée Pieds de Bois (2000-2005) porte une attention spécifique aux arbres, les premiers habitants de l’île. Les images du paysage recèlent une pensée métaphysique et existentialiste. Les œuvres de Yo-Yo Gonthier comportent une dimension contemplative qui s’inscrit à rebours des sociétés contemporaines. Il s’agit alors de ralentir la cadence pour prendre le temps de regarder et de comprendre un monde où la fuite en avant mène à l’oubli, à la dispersion des consciences, à la perte de repères (individuels et collectifs) et à l’évanouissement du merveilleux.
JULIE CRENN, 2016

Sources : https://cecilefakhoury.com/artists/31-yo-yo-gonthier/biography/

ESTHER HOAREAU

Série Neige, 2017
Tirage mat sur film perlé sur dibond
Ornementé de cristaux Swarosky
30x47 cm (x3)
N° d’inventaire : 2017.04.01 -02 -03
EXPOSÉ

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Née en 1976 à Saint‐Pierre, diplômée de l'ENSA de Dijon en 2001, Esther Hoareau vit et travaille à La Réunion.

Les œuvres d’Esther Hoareau engagent une réflexion sur les liens qui existent entre la Nature et l’Homme. Les vidéos, dessins, photographies, textes et performances mettent en lumière les différentes formes d’inscription du corps au sein de paysages (terrestres, célestes, marins, cosmiques). Avec une perspective à la fois poétique, facétieuse, spirituelle, philosophique et sensible, l’artiste s’empare du sublime : tout ce qui nous dépasse physiquement et conceptuellement. À la finitude l’île, elle répond par l’échappée et par le détournement. Les contours de l’île sont prolongés par les notions de mystère et de sublime (l’éruption d’un volcan, la profondeur de l’océan, l’immensité d’un ciel étoilé).
La relation entre le corps et le paysage est prétexte à l’ouverture d’un espace narratif, d’une fiction invitant à une projection, une traversée, un voyage. Esther Hoareau met en œuvre un imaginaire qui est en partie nourri de son expérience de l’île, de ses voyages (concrets et mentaux) et de son observation des paysages (de ses détails comme de son immensité). La littérature et le cinéma jouent également un rôle moteur dans son processus de création. La science-fiction rencontre ainsi le récit de voyage, la poésie, l’absurde et l’autofiction. Le film intitulé Sanctuaire (2009-2010) fait de l’île un territoire aussi paradisiaque que monstrueux. De l’abri protecteur elle devient progressivement un être dévorant pour les enfants perdus. Une ambivalence entre la fascination et l’inquiétude s’immisce dans une grande partie de l’œuvre d’Esther Hoareau. Ainsi, elle articule l’émerveillement, le réenchantement et la puissance, avec une part d’inquiétante étrangeté et d’inconnu. Le rapport d’échelle entre notre présence et celle des paysages engendre des sentiments antagonistes révélant une forme d’impuissance, de vanité, mais aussi un sentiment d’infinitude, de possible et d’extase.
JULIE CRENN, 2016

LIONEL LAURET

Princesse Vasimba, 2017
Collage au mastic colle, pompons acrylique et synthétique, sculpture sur bois noir
38x35 cm
N° d’inventaire : 2017.05

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Né à La Réunion en 1972, Lionel Lauret est diplômé de l’École des arts décoratifs de Strasbourg. Ses supports et ses pratiques sont divers : peinture, dessin, installation vidéo protéiforme, scénographie, design. Son lexique est mythologique, poétique, onirique ; sa syntaxe est optique, technique, électronique ; son œuvre est le long poème, amoureux et inquiet, de nos doutes et nos excès. On rentre facilement dans son univers plastique, techno-tendre et hétéroclite : des divinités classiques y croisent des personnages de dessins animés, des visages aux couleurs de l’enfance observent des dispositifs futuristes terrifiants. Son souci, urgent et pragmatique, est d’offrir à une humanité fragmentée des moments partagés et des lieux propices aux rencontres singulières.

https://www.lionellauret.com/bio

BRUNO PEINADO

Sans titre, Shake up with… Totem sans tabou, 2014
Bois, pompons, météal, plastiques, ficelle, jeux
37x50x11 cm
N° d’inventaire : 2017.03.01
EXPOSÉ

Sans titre, Shake up with… Le phare ambigu, 2014
Bois, câbles électriques, céramique
N° d’inventaire : 2017.03.02

Sans titre, Shake up with… le vase lacet, 2014
88x70x40 cm
N° d’inventaire : 2017.03.03
EXPOSÉ

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Bruno Peinado est né en 1970 à Montpellier, France. Il vit et travaille à Douarnenez.
Il est représenté par les galeries Loevenbruck, Paris, Galleria Continua, France, San Gimignano, Italie, ADN Galéria, Barcelone, Espagne, et Parker’s box, Brooklyn, New York, USA.

Bruno Peinado construit son œuvre à partir des produits culturels du monde moderne. Œuvres phares de la grande peinture, du modernisme et de l’avant-garde et objets industriels, marques, logos ou slogans publicitaires, sont appropriés et détournés sans distinction, souvent accompagnés de longs sous-titres ludiques et révélateurs. La campagne anti-copyright ou la mise en cause de la notion de nouveauté, sont autant de stratégies de résistance que Bruno Peinado met délibérément en place, s’opposant à la simplification du monde qui en fige le sens.
Bruno Peinado mixe les techniques : peinture, sculpture, vidéo, son, pour concevoir les installations qui reflète sa vision de la société contemporaine qui est selon lui "une collision d’images et de cultures". Pour décrire son travail, il évoque les termes de "créolisation" et de "métissage".
On retrouve ainsi dans son œuvre beaucoup d’images empruntées à la culture populaire : pochettes de disques, flyers, jeux vidéo... Bruno Peinado l’affirme : "il y a une dimension pop dans mon travail, puisque je redessine des images trouvées dans les magazines. Mais c’est un geste de réappropriation pour en comprendre le fonctionnement. Ce qui m’intéresse, c’est de remettre en jeu ces images."
Ainsi, "The big one", une sculpture monumentale d’un bibendum Michelin black. Avec sa coupe afro et son poing levé, il symbolise dès lors non plus la société capitaliste mais les minorités quelles qu’elles soient. "Sans titre/Silence is sexy" est une installation intrigante. Elle est composée d’une imposante structure gonflable sphérique construite dans un matériau réfléchissant. Animée par une soufflerie, elle est dotée donc d’une vie propre : elle réfléchit ce qui l’entoure tout en se gonflant et se dégonflant de manière aléatoire.
Sources : http://www.moreeuw.com/histoire-art/bruno-peinado.htm // http://ddab.org/fr/biobiblio/Peinado

ABEL TECHER

Bouée, 2016
Huile sur toile, 80 x 110 cm
N° d’inventaire : 2017.01
EXPOSÉ

Sans titre, 2016
Huile sur toile, 80 x 140 cm
N° d’inventaire : 2017.02

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Abel Techer est né en 1992 à La Réunion où il vit et travaille.

Étudiant à l’Ecole Supérieure d’Art de la Réunion, il obtient son DNSEP en 2015 avec les félicitations du jury. Il a également étudié à la Escuela Superior de Arte y Diseño de Alicante (EASDA) en Espagne.
Techer développe une pratique pluridisciplinaire - peinture, dessin, sculpture, photographie, vidéo et installation - questionnant les notions d’identité : genre, rapport à soi, stéréotypes masculins/féminins, travestissement. Par des bribes d’intimité, son travail s’appuie sur une recherche constante de soi(s), de la relation aux objets et aux espaces. Ses œuvres viennent traduire une recherche aspirant à aller au-delà de son propre corps. Le corps devient objet aux expérimentations, aux possibilités que permettent les fantasmes, l’imaginaire, ainsi il est à la fois un espace onirique et un terrain de jeu.
Au travers de ses différents travaux, l’artiste crée une « mythologie personnelle » dans laquelle la notion de jeu est centrale. Le « faux semblant », traitant des apparences ainsi que les jeux et jeu de soi s’y côtoient. Il introduit divers avatars qui se démultiplient à l’infini et invite à se mettre dans la peau d’un personnage autre mais intimement soi.
En résidence à la Cité internationale des Arts de Paris durant le dernier trimestre 2019, il expose à la galerie du TEAT Champ Fleuri en novembre 2019 au lancement de Total Danse, le festival de danse contemporaine. Il est présent dans l’exposition collective CONVERSATIONS #2 au musée d’histoire naturelle de Port-Louis, Maurice, de septembre à novembre 2019.
Source : http://www.maellegalerie.com/fr/detail-artiste.php?art=Abel-TECHER&id=bdhdd
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L’œuvre d’Abel Techer s’inscrit dans un héritage artistique lié à la scène queer qui développe depuis les années 1930 une réflexion sur le genre, le corps et les stéréotypes sexuels. De Frida Kahlo à Catherine Opie, en passant par Andy Warhol, Claude Cahun, Samuel Fosso ou Jean-Luc Verna, le jeune artiste explore la performance du genre. Par la peinture, la photographie, la sculpture, l’installation et la vidéo, il réalise des portraits et des autoportraits pour mettre en image et donner des formes à la construction d’une identité, d’un « corps culturel », d’une histoire personnelle dont la portée est, comme bien souvent, collective. Abel Techer superpose son visage à celui de sa mère, interrogeant la filiation physique, la relation intime, l’histoire commune. Alors, les autoportraits agissent comme les écrans de son intimité et d’une identité mouvante. Ses traits et ses formes androgynes perturbent les critères standard d’identification ou de catégorisation. Un homme ? Une Femme ? Peu importe… En ce sens, il active la notion de la performativité du genre telle qu’elle est énoncée par Judith Butler. Théoricienne féministe américaine, Judith Butler envisage le genre comme une identité fluctuante, qui se transforme au fil de l’expérience de vie de chacun. Elle parle alors d’une performativité du genre qui « n’est pas un acte unique, mais une répétition et un rituel, qui produit ses effets à travers un processus de naturalisation qui prend corps, un processus qu’il faut comprendre, en partie, comme une temporalité qui se tient dans et par la culture. » (Troubles dans le genre – 2005). Abel Techer met en avant ce qu’il nomme « la malléabilité des genres ». Il s’agit alors pour lui de lutter contre les automatismes et les clichés dictés par la pensée dominante. Par le travestissement, le travail des poses et l’exposition du corps, l’artiste se joue des critères sexués, masculin/féminin, pour déconstruire un discours vétuste, étriqué et oppressif.
JULIE CRENN, 2016

STÉPHANIE HOAREAU

Les rieurs, 2018
Oxyde sur porcelaine, 54x35 cm
N° d’inventaire : 2018.01

L’anniversaire, 2018
Oxyde sur porcelaine, 43 x 27 cm
N° d’inventaire : 2018.02

Les tricoteuses, 2018
Oxyde sur porcelaine, 52 x 35 cm
N° d’inventaire : 2018.03

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Originaire de la Réunion, Stéphanie Hoareau est née en 1982. Installée sur l'île, cette artiste se concentre davantage sur les formes d'expression graphiques (peinture, dessin, volume) tout en s'ouvrant à d'autre modes opératoires tels que l'installation, la performance ou la vidéo. Son œuvre s'attache particulièrement aux problématiques du territoire ou d'espace, qu'il soit géographique ou humain. Son travail se situe entre l'espace géographique réel et l'espace imaginé qui fait aussi référence au rapport corporel et existentiel, cet échange entre regardeur et regardé. Diplômée de l'ESA Réunion, elle a exposé ses travaux dans de nombreuses manifestations sur l'île ainsi qu'à l'orangerie du Sénat à Paris (Outre-Mer Art contemporain), à la biennale de Dakar et à la Art Fair de Johannesburg.


Stéphanie Hoareau a fait de la peinture un médium de prédilection. Dès le départ, elle peint la part cachée de l’île de la Réunion en explorant ses paysages et ses habitants. En 2010, elle réalise une impressionnante vue de la forêt de Bélouve dont elle a accentué l’atmosphère mystérieuse et silencieuse. Formée de six panneaux mesurant chacun 1m50 de large, l’œuvre nous fait entrer, physiquement et mentalement, dans une forêt difficile d’accès située dans les hauts de l’île. L’artiste arpente aussi bien les paysages naturels que les paysages urbains : propices à l’observation d’un autre faune. En 2012, elle entreprend un projet d’ampleur consacré aux figures marginales de l’Île. Des hommes et des femmes dont tout le monde connaît les visages et les prénoms. Des individus qui vivent à l’écart de la société, suscitant aussi bien la méfiance que la fascination. Ils sont à l’origine de légendes puisqu’à leurs propos court une multiplicité de rumeurs, d’histoires et d’anecdotes. L’artiste est allée à leur rencontre, à Saint-Denis, au Port et ailleurs, instaurant avec eux une relation de confiance, par la discussion, l’écoute, la présence et l’entraide. Au fil des jours et des semaines, Charlotte, Jean-François, Jacqueline, Maximin et Elyse sont devenus les modèles que l’artiste a photographiés et dessinés. Elle s’est concentrée sur leurs visages, leurs aspérités, mais surtout sur leurs regards qui oscillent entre errance et profondeur. Stéphanie Hoareau prend le temps de rendre visibles celles et ceux que nous croisons ou que nous évitons soigneusement. Des photographies à la peinture, en passant par la sculpture et la vidéo, l’intensité des regards nous interpelle. La confrontation des regards, les leurs, les nôtres, produit autant de fascination que de malaise. À la marginalité de ses personnages, Stéphanie Hoareau préfère la liberté et la fragilité de leurs existences en rupture avec le réel organisé de la société.
JULIE CRENN, 2016

Source : https://www.stephaniehoareau.com/

RAPHAËL BARONTINI

Hybride cabinet n°4, 2018
Encre, dessin vectoriel, sérigraphie sur papier BFK Rives, 50 x 32,5 cm
N° d’inventaire : 2018.04
EXPOSÉ

Hybride cabinet n°6, 2018
Encre, dessin vectoriel, sérigraphie sur papier BFK Rives, 50 x 32,5 cm
N° d’inventaire : 2018.05
EXPOSÉ

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Raphaël Barontini est né en 1984 à Saint-Denis (région parisienne) où il vit et travaille. Il est diplômé en 2009 des Beaux-Arts de Paris.

Raphaël Barontini est un artiste de la Relation, il met sa peinture au service d’un discours engagé, poétique et audacieux. Au fil de son histoire, de ses expériences, de ses rencontres et de ses voyages, il se construit un répertoire iconographique et technique pluriel qu’il transfère sur ses toiles aux formats généreux. Tout en revisitant et en réinterprétant l’histoire de la peinture (natures mortes et portraits), il crée des interférences entre ce qui est apparemment (et traditionnellement) séparé et inconciliable : art-artisanat, orient-occident, onirique-politique.
Dressées sur de fins mats en métal, les peintures-bannières de Raphaël Barontini se font les étendards du Tout-Monde tel qu’il est énoncé par Edouard Glissant. Influencé et nourri par différents univers, différentes cultures, différents rythmes, l’artiste compose ses portraits en mêlant des registres de lectures variés. Il créolise et élargit les possibilités. C’est en ce sens que le carnaval joue un rôle moteur formellement et conceptuellement. Plus jeune, il jouait des percussions et vivait les moments de carnaval de l’intérieur : costumes, masques, bannières, musiques, chants, parades. Le carnaval, toutes aires culturelles confondues, est un moment singulier où les codes sociaux, genrés, raciaux sont renversés, travestis, bousculés. Chacun peut devenir autre, se transformer ou au contraire se révéler aux autres pendant cet épisode festif hors du temps, où tout devient possible. Le carnaval cristallise les oppositions, les contraires, il libère les corps et les codes. Il devient ainsi une translation vivante de la créolisation.
La créolisation, c’est un métissage d’arts, ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler, où les chocs de culture, la disharmonie, le désordre, l’interférence deviennent créateurs. C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques.[1]

L’artiste examine les masques, les costumes, les parures, les motifs, les matériaux de ces manifestations populaires, festives et déroutantes. En instaurant un art proche de celui du collage, il prélève des fragments de ces accessoires pour composer ses figures hautes en couleurs, en symboles et en références. Leurs masques proviennent de plusieurs régions du monde, ils sont fabriqués de manière artisanale, pour des occasions particulières, une cérémonie, un évènement populaire, un film, une fête. Ils dissimulent leurs visages pour un projeter un autre : signe extérieur d’une identité (culturelle et/ou sexuelle) ou bien d’une revendication spécifique. Raphaël Barontini les décontextualise pour générer des portraits pensés comme les visages et les corps provenant de sources multiples : les arts des cours européennes, les pratiques contemporaines (Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Kara Walker, Wangechi Mutu), le graphisme, le street art, mais aussi une fascination pour les icônes musicales, politiques, locales (la prégnance de Saint-Denis est extrêmement forte dans sa réflexion) et les arts extra-occidentaux (pratiques vaudous, arts des caraïbes, art vernaculaire mexicain). On note aussi la récurrence des figures animales qui sont étroitement associées aux corps humains grâce à l’utilisation de masques, de peaux, de cornes. En résultent des portraits créolisés de corps mouvants, qu’il déploie au sein d’une pratique singulière de la peinture à travers laquelle toutes les associations sont permises. Les cultures et les influences se croisent pour donner naissance aux Colosses, aux Généalogies, aux poupées vaudous, aux Idoles, aux Portraits de Cours et aux Célébrations.
L’Europe fusionne avec l’Afrique, l’Amérique du Sud et la Caraïbe. Il puise ses références au creux d’un éclatement culturel qui nous ramène à l’histoire de l’esclavage et de la période coloniale. Une histoire construite sur la violence, l’aliénation et la déshumanisation que les auteurs, les poètes et les artistes s’attachent à recollecter et à cicatriser par la voix de la créolisation. Un mouvement à propos duquel l’écrivain caribéen Kamau Brathwaite précise que « le terme lui-même trouve ses origines avec la combinaison de deux mots espagnols criar (créer, imaginer, établir, trouver, installer) et colon (un colon, un fondateur, un pionnier) en criollo : un pionnier dévoué. »[2]Cette voix de la contamination transparaît dans le caractère hybride des figures aux allures mythologiques, impériales et populaires. Raphaël Barontini s’épanouit dans un contexte multiculturel, ses portraits en sont les miroirs, tantôt fiers, tantôt monstrueux, tantôt énigmatiques. Ils traduisent un imaginaire puissant vibrant et rhizomique.
JULIE CRENN, 2013

Source : https://www.raphaelbarontini.com/index.html

JEAN-CLAUDE JOLET

Ex Péi, 2009
Bois, acier, cire colorée, moulages en cire, 85 x 65 x 90 cm
N° d’inventaire : 2018.06

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Jean-Claude JOLET est né en 1958 à Paris. Après des études et une carrière technique en métropole, il décide de vivre à La Réunion et démarre en 1999 une démarche artistique en autodidacte.
A l'écoute de l'humain et de son environnement, le travail de Jean Claude JOLET questionne, depuis une douzaine d'années, les pratiques culturelles, cultuelles ou artisanales du monde qui l'entoure. Se s travaux sont des propositions métaphoriques qui déplacent et brouillent les codes identitaires en passant par le principe d'acculturation. L'artiste aime à propulser certains objets ou savoirs faire du quotidien dans un espace intermédiaire de frottements culturels. Le résultat donne des installations ou les symboliques des pièces semblent ne pas avoir d'ancrage précis, un syncrétisme de formes et de sens opère pour activer la curiosité du spectateur. Souvent la facture artisanale reste le repère, le signe pour resituer la pièce dans une réalité.
Etant avant tout sculpteur, Jean Claude JOLET donne à la matière, et à l'échelle, un sens profond pour l'appréhension de son travail de volume. Même si certaines pièces sont fabriquées pour souligner un engagement politique ou sociétal, elles restent sculptures dans leur définition.

Vivant sur une île, la poétique des écrivains comme Edouard GLISSANT ou Françoise VERGES, ainsi que la pensée rhizomatique de Deleuze me permettent d'appréhender ma création avec une vision philosophique, et de m'interroger sur diverses problématiques comme la migration, l'acculturation, l'insularité, le déplacement, ou simplement sur l'élément eau et sa symbolique. On retrouve ces propos disséminés dans la plupart de mes réalisations.

Source : www.jeanclaudejolet.com

Depuis une quinzaine d’années, Jean-Claude Jolet développe une réflexion sur le métissage culturel et l’identité créole. Une identité, qui, selon son usage, peut s’avérer être un piège comme en atteste l’œuvre intitulée Pression (2013). Conçue comme un piège à collet monumental, l’œuvre traite de l’enfermement et de la dangerosité que peut induire une identité lorsqu’elle est politiquement manipulée et déformée. Afin de ne pas tomber sans ce piège, l’artiste s’emploie à étudier les survivances de l’histoire coloniale de l’île de La Réunion. Il fixe son attention sur un motif : le lambrequin. Un motif, développé en frises sur les frontons des maisons créoles, que l’on pense créoles, mais dont l’origine est pourtant européenne. Paradoxe de l’Histoire, le lambrequin est aujourd’hui synonyme d’exotisme aux yeux des Occidentaux. Ce phénomène d’acculturation contient une violence, celle de la colonisation, que l’artiste transpose en sculptant le motif du lambrequin dans la peau animale. Il donne littéralement corps et chair à cette histoire qu’il va étaler dans l’espace, confronter à l’océan ou bien enfermer dans des tubes de verre rempli d’alcool. Jean-Claude Jolet traverse ainsi plusieurs dimensions : (néo)coloniale, architecturale, culturelle, migratoire, commerciale, corporelle et ethnologique. L’identité créole n’est pas un méli-mélo comme le souligne l’œuvre intitulée Torsion (2012), le moulage en plâtre d’une machine à laver dont la surface est colonisée de masques, de statuettes et de bas reliefs issus de différentes cultures et religions. En décortiquant l’histoire et les éléments visibles de la créolisation, l’artiste amène une juste distance et une juste mesure auprès d’un imaginaire collectif en proie au gommage, à l’oubli, aux amalgames et aux revendications faussées.
JULIE CRENN, 2016

KID KREOL ET BOOGIE

Sans titre, Masques, série 1, 2018
Diptyque, digigraphie sur papier Arches digital natural soft 240g
70 x 100 cm (x2)
N° d’inventaire : 2018.07.01 et 2018.07.02
EXPOSÉ

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Nés en 1984 et 1983, à Saint-Denis, Jean-Sébastien Clain et Yannis Nanguet se rencontrent au cours de leurs études à l’école des Beaux-arts du Port. Ils décident de former le duo Kid Kréol & Boogie en 2008. Ils vivent et travaillent à Saint Denis de la Réunion.
Le travail de Kid Kréol & Boogie consiste en la révélation d’un imaginaire créole réunionnais. Il prend racine dans l’océan Indien, dans ses croyances qui constituent une culture qui s’estompe. Ils traduisent vers l’image une culture essentiellement basée sur l’oralité et la musique. Là où celle-ci se transmet essentiellement par la musique ou par oralité dans certains cercles familiaux, en tant que plasticiens leur but est de proposer et de réinventer de l’Image.
Influencés directement par les rites, les mythes et différents contes et légendes, leur propos est de manipuler un contenu « ancestral » de manière contemporaine, et de confronter réel et imaginaire. Pour vulgariser cette imaginaire, l’acte premier a été de peindre dans la rue, plus précisément dans des friches ou dans d’autres lieux abandonnés qui apparaissent comme catalyseurs du message. Puis est venu le temps de recherche et de création en atelier, vers l’émergence du mythe manquant.
Ils ont participé à plusieurs expositions, festivals et performances à travers le monde en Afrique du Sud, au Brésil, à Madagascar, en Slovaquie.
Source : kidkreolboogie.canalblog.com

Formé de Jean-Sébastien Clain (Kid Kréol) et Yannis Nanguet (Boogie), le duo est actif depuis leur adolescence. Ils ont d’abord sévi dans les rues et sur les terrains vagues de Saint-Denis. Ils déploient des graffitis, d’abord inspirés par le street art américain des années 1970-1980, qui vont peu à peu s’épaissir par l’appropriation de références en prise avec la culture et l’histoire réunionnaise. Une histoire habitée par un vide que les deux artistes s’emploient à combler, à habiter et à réincarner. Pour cela, ils ont progressivement élaboré une mythologie constituée de paysages (terrestres et célestes), de dieux, de déesses, de chimères et de monstres humains et animaux. Les Hommes Montagnes et les Hommes Univers, nous invitent à imaginer les origines d’une île dans sa formation géologique et mythologique. Sans visages identifiables, ils avancent masqués de leurs paysages. Alors, l’île, le volcan, le ciel et l’océan représentent une source d’inspiration fondamentale. Des paysages et des éléments constitutifs de leur quotidien, ils extraient des figures fantasmagoriques, hallucinatoires, des énergies, des esprits ou encore des fantômes. Ces entités (humaines, animales, végétales, minérales) engendrent un espace narratif où la multiplication et la créolisation des récits deviennent possibles. Debout, recroquevillés, assis ou plongeants, les corps énigmatiques et puissants portent les cieux, s’enracinent dans le sol, s’extirpent de l’océan ou jaillissent des volcans. Au moyen de positions signifiant une gestation, un devenir, les corps incarnent l’île. Par la création de mythes et de symboles, Kid Kréol et Boogie parlent de la société réunionnaise : son passé et son présent, ses doutes, ses questions, ses silences, ses richesses, ses secrets et ses illusions. Les dessins, les sculptures et les installations participent à l’enrichissement d’un imaginaire collectif, celui de La Réunion et plus largement celui de l’océan Indien.
JULIE CRENN, 2016

THIERRY HOARAU

Sans titre- série Une carte le territoire, 2018
Tirage pigmentaire sur papier fine art baryta hahnemühle
40x60 cm (+ marges)
N° d’inventaire : 2018.08.01

Sans titre- série Une carte le territoire, 2018
Tirage pigmentaire sur papier fine art baryta hahnemühle
40x60 cm (+ marges)
N° d’inventaire : 2018.08.02

Sans titre- série Une carte le territoire, 2018
Tirage pigmentaire sur papier fine art baryta hahnemühle
40x60 cm (+ marges)
N° d’inventaire : 2018.08.03

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J’ai toujours voulu photographier. Mais pour ça, il m’a fallu un peu attendre.
C’est en 1988, quand je reviens à La Réunion, que l’appareil photo se révèle être le parfait outil
pour refaire lien avec un territoire que je connaissais peu. Mais voir, est ce que ça s’apprend
et avec qui ? Pour une part, il fallut apprendre de soi.
Une autre part, c’est Guy Le Querrec, en ce mois de décembre 1991, qui me fait percevoir du réel
une danse subtile et m’incite à y participer pour en ressentir un peu le tempo et danser avec lui
(en évitant de lui marcher sur les pieds, comme il aimait aussi à le préciser).
J’ai commencé mon activité de photographe avec cette invitation en tête tel un mantra.
Je travaillais alors pour un journal quotidien et l’instant décisif que j’avais appris de Cartier-Bresson
était l’une des aiguilles d’un cadran dont l’autre était la composition. Parvenir à aligner les deux aiguilles était une condition pour déclencher et possiblement réussir une image. Karl Kugel, croisé quelques années plus tard, me remit sous les yeux les images de W.E. Smith et le récit épique qu’elles portent. Le lyrisme noir que je perçois dans ses images de guerre, de catastrophes écologiques ou dans ses chroniques d’Espagne ou d’ailleurs est une première injonction à mettre en place ma propre gamme de gris, trouver mes lumières.
La photographie devint alors une affaire de temps long. A cette époque, l’image continue de se fabriquer aussi dans une pièce sombre et l’on doit maîtriser le rythme sur lequel on décompte les secondes pour envoyer la lumière sur un papier. Puis vint le film documentaire, une autre façon de se raconter avec laquelle je cherchais les raisons de faire société sur ce territoire. Dans cet autre univers d’images animées et de son que je découvrais, il y a les mots de Robert Bresson et cette recommandation totalement contre-intuitive à laquelle je me raccroche encore : “sois sûr d’avoir épuisé tout ce qui se communique par l’immobilité et le silence”.(*)
Avec le projet « une carte, ... le territoire » que je porte depuis quelques années, je cherche à donner un peu d’épaisseur à ma relation à ce pays. Chaque pérégrination me permet d’en installer un peu plus la trame. Chemin faisant, chaque image résoud une partie de l’équation en même temps
qu’elle en dévoile une complexité plus intime. Chaque image que je fais de ce lieu devient un lieu dit.
THIERRY HOARAU

Source : Ter’la

GIDEON MENDEL

Floodlines Series /Vilian Sousa da Silva, Taquari District, Rio Branco, Brazil, March 2015
Tirage sur xxxxxxx, contrecollé sur dibond, 70x70 cm
N° d’inventaire : 2018.09.01
EXPOSÉ

Floodlines Series / Miryam and Wista Jacques, Gonaives, Haiti, September 2008
Tirage sur xxxxxxx, contrecollé sur dibond, 70x70 cm
N° d’inventaire : 2018.09.02
EXPOSÉ

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Reconnu comme l’un des principaux photographes contemporains au monde, le style intime des images de Mendel et son combat à long terme dans des projets socialement engagés lui ont permis d’acquérir une renommée internationale. Né à Johannesburg en 1959, Mendel a commencé sa carrière avec des photographies saisissantes des dernières années de l’apartheid.
Au début des années 90, il s’installe à Londres, continuant de répondre aux problèmes sociaux mondiaux, en se concentrant principalement sur le VIH /Sida, plus particulièrement en Afrique.
Depuis 2007, utilisant des images fixes et des vidéos, Mendel travaille sur Drowning World, un projet artistique de sensibilisation aux inondations. Il constitue sa réponse au changement climatique. Cette série a été montrée dans de nombreuses galeries et installations publiques dans le monde, y compris aux Rencontres de la Photographie à Arles. En 2018, il a été exposé dans huit lieux à travers le monde.
Ses travaux ont été publiés dans National Geographic, Geo et The Guardian Weekend. Ses images ont été utilisées lors de manifestations pour la défense du climat.
La première série de Mendel réalisée en Afrique du Sud a été mise en lumière dans l’exposition itinérante Rise and Fall of Apartheid, organisée par Okwui Enwezor. Son récent projet, intitulé Dzhangal, une réponse «anthrophotographique» à la crise mondiale des réfugiés a été présenté à Autograph, à Londres, avec une édition publiée par GOSTBooks.
Parmi de nombreuses distinctions, Mendel a remporté le prix Eugene Smith pour la photographie humaniste, six fois le prix World Press Photo, le premier prix du concours Pictures of the Year, un prix POY Canon Photo Essayist et le prix Amnesty International Media Award pour le photojournalisme. En 2015, il a été sélectionné pour le Prix Pictet Award (Disorder) avec Drowning World. En 2016, il a été le premier lauréat du «Prix Pollock pour la créativité» de la Fondation Pollock-Krasner et a également reçu le prix du jury du Greenpeace Photo Award 2016.

AVISHEK SEN

Achchhe din! (Good days!), 2017
Aquarelle, poussière d’or et d’argent sur papier, 144 x 121 cm
N° d’inventaire : 2018.10
EXPOSÉ

Ma Phaleshu, 2015
Aquarelle, poussière d’or et d’argent sur papier, 86 x 71 cm
N° d’inventaire : 2018.11
EXPOSÉ

Avishek Sen

Avishek Sen, né en 1975, est diplômé de Kala Bhavana, Visva-Bharati University.
Les œuvres de Avishek Sen stimulent les sens grâce à la flamboyance des couleurs et les subtiles notes de brillance. Ses œuvres développent la complexité de nos désirs sensuels au lieu de vivre dans le déni. La fusion de Sen de différentes formes animales dans un corps ou la croissance de l’une de l’autre est une représentation gestuelle des identités multiples, indiquant les multiples facettes d’une personnalité. Il expose un intérieur nu à un extérieur gardé. Intelligemment, il crée un moment de grande anticipation en s'arrêtant à un point où il en manque encore. Son médium de choix est, à juste titre, la couleur de l'eau, et il y ajoute un peu de paillettes et un aperçu de la luxure.
Ses œuvres ont été exposées à la galerie Espace, à New Delhi; Aicon Gallery, New York; Albion Gallery, Londres; Apparao Galleries, New Delhi; Galerie CIMA, Kolkata, pour n'en nommer que quelques-unes.
Il a également participé à de nombreuses foires, notamment India Art Fair, Abu Dhabi Art Fair, Art Singapore et Scope, New York. Il a été récipiendaire de la bourse nationale décernée par le ministère du développement des ressources humaines du gouvernement indien en 2000.

Source : https://www.galleryespace.com/artists/gallery-espace/avishek-sen/

HARIT SRIKHAO

Devaloka, Mt Meru series, 2017
Impression digitale sur Arche, 140 x 111 cm
N° d’inventaire : 2018.12
EXPOSÉ

Angels, Whitewash Series, 2015 – 2016
Impression digitale sur Arche, 110 x 165 cm
N° d’inventaire : 2018.13
EXPOSÉ

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Harit Srikhao est né en 1995 à Bangkok. Il est diplômé du King Mongkut’s Instutute of Technology Ladkrabang (KMITL), Bangkok, Thailand. Il poursuit actuellement un Master en photographie et design visuel à Nuova accademia di belle arti (NABA), Milano, Italy.
Srikhao a commencé à prendre des photos à 13 ans. Très vite, il est sélectionné pour participer à l'atelier d'Angkor Photo Workshop du photographe Magnum, Antoine d'Agata. De retour en Thaïlande, il entame son premier travail personnel en reprenant la route sur laquelle il s’était égaré durant la longue nuit de la répression militaire.
Srikhao crée continuellement des œuvres de fiction surréalistes. Alors qu’il est reconnu à l’international, avec des expositions au Festival international de l’image Getxophoto, au Musée de l’Elysée, à la Triennale Asie-Pacifique, au Foam Fotografiemuseum Amsterdam, aux Red Hook Labs et Fridericianum Museum, sa dernière exposition personnelle dans sa ville natale a été censurée par l’armée.
Ses travaux sont publiés dans les magazines Foam et IMA, comme certaines interviews publiées dans Dazed & Confused du British Journal of Photography et Playboy.
Le tout jeune artiste a remporté plusieurs prix. Il est lauréat du Young Portfolio of Invisible Photographer Asia, le prix du jeune artiste thaïlandais et l'un des lauréats du prix Foam Talent en 2017. Son premier livre ‘Whitewash’, publié par AkinaBooks, a été nominé pour le prix Infinity d’ICP dans la catégorie Livre d’artiste.

Source : www.haritsrikhao.com

NALINI MALANI

The rebellion of the dead will be the war of the landscapes, 2015
Estampe numérique, 66 x 110 cm
N° d’inventaire : 2018.14
EXPOSÉ

The Two Americas, 2015
Estampe numérique, 66 x 110 cm
N° d’inventaire : 2018.15
EXPOSÉ

I am angel of dispair, 2015
Estampe numérique, 66 x 110 cm
N° d’inventaire : 2018.16
EXPOSÉ

I that is Africa I that is Asia, 2015
Estampe numérique, 66 x 110 cm
N° d’inventaire : 2018.17
EXPOSÉ

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Née à Karachi en 1946, Nalini Malani vit et travaille à Mumbai. Elle est considérée comme l’une des
artistes les plus importantes de sa génération. A l’aide d’icônes féminines de la mythologie indienne
(Radha, Sita) ou occidentale (Médée, Cassandre) ou bien de personnages comme Alice au pays des
Merveilles, elle explore la condition féminine d’hier et d’aujourd’hui.
En 2007, elle est choisie par Robert Storr pour faire partie de la 52e Biennale de Venise et réalise un ensemble de «reverse paintings», technique issue de la tradition indienne de peinture sous verre. Ce même été, l’IMMA à Dublin lui consacre une rétrospective, accompagnée d’un catalogue, présentant peintures, dessins, vidéos et projections. Elle a également été exposée en solo au Stedelijk Museum à Amsterdam, au Centre Pompidou à Paris et au Castello de Rivoli à Turin.
Elle a remporté en 2019 le prix Miro.

Sources : Galerie Lelong & Co

MAWANDE KA ZENZILE

White (after Amy Edgington), 2017
Bouse de vache, gesso et huile sur toile, 184 x 163 cm
N° d’inventaire : 2018.18
EXPOSÉ

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Ka Zenzile est né à Lady Frere, à l'est du Cap (Afrique du Sud), en 1986. Il obtient un baccalauréat en beaux-arts à la Michaelis School of Fine Art de l'Université du Cap en 2014, puis une maîtrise en beaux-arts. Il a remporté le prix Tollman pour les arts visuels en 2014 et le prix Michaelis en 2013.

L’artiste a présenté cinq expositions personnelles à Stevenson, au Cap et à Johannesburg (2013-18) ainsi que Autobiography of Mawande Ka Zenzile: Iingcuka ezombethe iimfele zeegusha à VANSA, Cape Town (2011), Crawling Nation à AVA Gallery, Cape Town (2009). Les expositions collectives Tell Freedom. 15 South African Artists at Kunsthal KAde (2018); Looking after Freedom à Michaelies Galleries, Cape Town (2017); I Love You Sugar Kane (2016) et Material Matters: New Art from Africa (2015) à ICAIO, Port Louis, Maurice; Between the Lines à Michaelis Galleries (2013); Umahluko at Lookout Hill (as part of Cape 09) et X Marks the Spot à AVA (2008), Pavillon Afrique du Sud, Biennale de Venise, 2019.
En 2014, Ka Zenzile a effectué une résidence au Nafasi Art Space, à Dar es Salaam, en Tanzanie. Il a obtenu une résidence en Norvège en 2008 dans le cadre du projet Abazobi, organisé par la Fondation Arkivet et le musée Robben Island. Ka Zenzile a participé régulièrement à des conférences universitaires, notamment Between the Lines, la Michaelis School of Fine Art et la Hochschule für Bildende Künste Braunschweig (2013); The Exuberant Project, Institut Gordon pour les arts de la scène et les arts créatifs, Université du Cap (2012) et Penser l'Afrique + la diaspora différemment au Centre d'études africaines de l'Université du Cap (2011). Beaucoup de ces projets ont été accompagnés par ses performances. Il a obtenu une résidence à la Cité internationale des Arts de Paris en 2019.


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Dans Archetypocalypse — exposition dans laquelle a été présentée White (after Amy Edgington) acquise par le FRAC RÉUNION — Ka Zenzile établit un lien entre politique et perception et explore de quelle manière cela affecte notre perception de l'art. Ce nouveau corpus plonge davantage dans l’imagerie non représentationnelle : les idéologies sont filtrées et converties en matériaux pour les œuvres ; le texte prend une place plus importante dans le langage visuel de l’artiste.
Ka Zenzile poursuit son rejet des schémas visuels ou des cadres conceptuels littéraires comme points d'accès à ses idées et à sa créativité. Il choisit d’utiliser principalement la bouse de vache comme moyen de peindre plutôt que la peinture à l'huile. Son sujet provient de diverses sources, y compris, mais sans s'y limiter à sa propre identité IsiXhosa, des questions relatives à l'ontologie, à l'imagerie populaire ainsi qu'aux connaissances sociopolitiques et ésotériques.
Il constate que notre compréhension de l'art, tout comme notre perception de la réalité, est continuellement dictée par des visions matérialistes du monde, des idéologies dogmatiques et des archétypes, qui circulent à travers l'histoire de l'art occidental. Désenchanté par les visions dominantes du monde, Ka Zenzile cherche à déstabiliser les éléments constitutifs des systèmes de pensée hégémoniques, ouvrant ainsi la possibilité de penser de manière radicale aux hégémonies de la perception.
Ka Zenzile souligne qu'il n'avait pas besoin de l'histoire de l'art occidental pour parvenir à cette position esthétique et conceptuelle. Il dit : « C’est très compliqué d’expliquer le sens de l’œuvre en raison de l’utilisation limitée du langage commun. Plus j'utilise certains termes familiers à certaines personnes, ou alignés sur certaines écoles ou certains mouvements philosophiques, plus cela limite toute signification plus profonde à cette manière particulière de comprendre ou de percevoir. Pour moi, le processus de création artistique dépasse toute forme de communication acceptée, que ce soit les langues parlées ou écrites. C’est la raison pour laquelle je fais de l’art pour essayer de transmettre une certaine compréhension de la vie, du vivant, de la réalité et de la créativité, au-delà de la norme. »
Archetypocalypse est la quatrième exposition personnelle de Ka Zenzile avec la galerie, après Mawande Ka Zenzile à Stevenson Johannesburg en 2016.

Source : Stevenson Gallery

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