Nous sommes heureux·ses de vous informer de la réouverture temporaire avant travaux de la Maison Dussac, à Piton Saint-Leu.
L’exposition en cours est ouverte du jeudi au dimanche. Vien a zot !

la programmation

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Vanité honnie 1.2
Art en live

dans les murs

Lieu

Jardin du Pavillon Martin

Depuis le samedi 12 mai 2018

Horaires

mercredi, jeudi - samedi, dimanche
10h à 12h - 14h à 17h

Vernissage

samedi 12 mai 2018, 18h

Work in progress, Xavier Daniel

Vanité honnie

Installation 2m x 2m x 2,5m

365 nids de Bélier, techniques mixtes, compost, terre, graines.

L’installation Vanité honnie poursuit son processus.

Coopération technique en audiovisuel et informatique : Cyril Kawenski


Les installations Vanité honnie 1.0 et 1.1 intègrent le travail-projet poursuivi depuis une dizaine d’année: Portail(s, Esprit(s Sentinelle, Polyptik, Zespri, Ecosystème(s, … explorant la notion d’écoumène, dans l’acception d’Augustin Berque.

En inscrivant le processus Vanité honnie 1.2 au FRAC Réunion comme une nouvelle facette temporelle de ce que j’expérimente — notamment avec les installations éphémères de la série Interface(s — je fais miens les propos de Tetsurô Watsuji.

Pour appréhender vraiment l’humain dans son fond, il faut saisir la structure de l’existence humaine telle qu’elle est, à la fois individuelle (ko) et totale (zen). (...) La correspondance indissociable du temps et de l’espace est le substrat de la correspondance indissociable de l’historicité et du milieu. L’individu meurt, le lien entre les individus change, mais tout en mourant et en changeant sans cesse, les individus vivent et leur entrelien (aida) continue. C’est dans le fait de finir sans cesse que celui-ci continue sans cesse. Ce qui, du point de vue de l’individu, est “être vers la mort”, est “être vers la vie” du point de vue de la société.

Tetsurô Watsuji in Fudô - Le milieu humain, p. 50, CNRS Edition

Le prototype de Vanité honnie, a été conçu avec 290 nids et exposé au Conservatoire Botanique National de Mascarin en 2013, au terme d’une résidence d’artiste triennale soutenu par la DACOI.

La pièce dans sa version finale, Vanité Honnie 1.1 a été réalisée pour répondre à l’invitation de l’exposition Memento - Mois de l’art contemporain, au Tampon en septembre 2015. Elle est composée d’un collectif de 365 Nids-Vanités, une par jour de l’année, comme un memento mori initié par Gaï.

Sur invitation du Lycée de Bois d’Olives, VH1.1 y est exposé depuis 2016 au CDI.

Chacun des nids détournés a été récolté à terre. Singulièrement, les deux raisons pour laquelle les nids sont éparpillés sur le sol au printemps, changement de cycle, viennent nourrir le sens de cette œuvre : c’est la lutte pour la vie, pour la génération, qui est à l’origine des nids récoltés afin de réaliser la pièce. C’est le Bélier mâle (oiseau Tisserin) qui construit, qui tisse le nid afin d’y attirer une femelle. Si la femelle n’est pas satisfaite par la réalisation du mâle charmeur, alors elle le fait tomber en coupant le lien qui le retient à la branche. Tout est alors à recommencer. La seconde raison est que le nid soit décroché par un mâle concurrent.

Paradoxalement, le détournement opéré sur les nids qui les conduit à évoquer la mort est l’objet même où a lieu l’éclosion de la vie. En outre, le nid fait référence à l’habitat et possède une architecture optimale qui n’a plus -pour l’usage du Bélier, besoin d’évoluer.

La fragilité de l’ensemble renvoie aux fragilités… de la vie, des équilibres, des écosystèmes, des systèmes humains comme de la culture.

Enfin, le carré de terre-compost placé sous l’installation contraste avec les nids de différentes manières, jouant sur opposition, liens et mise en abîme: Volume sphérique blanc et carré plan sombre, nids représentant la mort au dessus de la terre-compost qui est vivante et représente un potentiel de vie, terre dans laquelle on enterre les morts sous tendant les nids où sont conçus la vie, cycle de vie-mort et processus de régénération dans le substrat constitué par la génération précédente, nécessaire volatilité du lien écouménal.

Xavier Daniel

LIEN VERS LE SITE VIRTUEL EN TIME LAPSE : <http://vps532593.ovh.net/frac/>

Biographie

Xavier Daniel est un artiste plasticien vivant à La Réunion. Né en 1968 à Rouen, il suit d’abord des études en sciences physiques, tout en pratiquant en autodidacte le dessin et la photographie. Il s’installe à La Réunion en 1996 et s’inscrit à l’ESAR où il obtient un DNAP. Il vit depuis de sa production artistique, mène des ateliers et des résidences de création, expose à La Réunion, dans la zone océan Indien et en métropole. Le parcours artistique de Xavier Daniel est à la fois diversifié et cohérent. La pratique du dessin, de la peinture, de l’écriture, de la sculpture accompagnent l’ensemble de sa démarche qui se cristallise dans les années 2000 autour des notions d’installations et d’in situ. C’est avec le collectif Art marron, fondé en 2006, que la prise en compte de l’espace et du contexte d’exposition prend de l’importance dans la démarche du plasticien qui interroge à travers sa production les rapports entre l’homme et son environnement.

“Création des mondes”

CRÉATION DES MONDES
“Par son travail, qu'il soit expérimental ou abouti, Xavier Daniel crée du mythe, fabrique des mondes (référence à Nelson Goodman). La spiritualité imprègne toute l'oeuvre de Xavier Daniel, même les installations les plus prosaïques incitent à la pensée ou même à la méditation. Les figures graphiques organisées comme des yantras, nous initient à la sublimation des passions, mais à la place de la régularité géométrique de ceux-ci, nous percevons l'imperfection du geste de l'humain, le griffonnage, la rature presque, comme pour nous rappeler que nous ne sommes pas d'essence divine et que nous pouvons bousculer les mondes afin de les rendre vivants.

LE MONTREUR
La portée réflexive et même philosophique de son travail traverse les champs de l'exploration de soi et du monde : questionnements incessants alternent avec des réponses plastiques diverses empruntées à des contextes souvent déroutants : religieux, scientifiques, empiriques, sociologiques ou artistiques ; il faut faire feu de tout bois car « tout choix est un renoncement » a dit Nietzsche ; l'existence d'une oeuvre porte en soi la destruction des autres oeuvres potentielles ; mais l'artiste ne veut pas renoncer, il veut épuiser tous les possibles il faut expérimenter sans cesse ce qui nous environne ainsi que la place, le rôle de l'homme dans ce chaos ordonné chaque fois par l'oeuvre d'art. Toute démarche de création, d'ajustement du monde à l'homme est démiurgique ; toute oeuvre qui en résulte peut être perçue comme contrefaçon de l'oeuvre di- vine, car elle est unique et elle EST tout simplement puisque quelqu'un l'a faite et la montre ! Ainsi, remontant le fil de la démarche de création du monde, Xavier Daniel ajuste très finement* le moindre indice de l'univers afin de l'amener à être vu. l'artiste comme montreur. Par une stratégie particulière, l'artiste nous fait ouvrir les yeux sur ce qu'il montre, même si ce n'est parfois au départ qu'un objet sans âme ; nous n'aurions pas remarqué sans ce dispositif propre qui définit l'oeuvre d'art. Nous ressentons alors cette fameuse impression condensée dont parle Edgar Poe.

Le fameux esprit follet rôde, nous nous élevons : Polyptik nous y prépare avant de nous faire ravir par les Zespri. Les âmes désincarnées deviennent douées de pensée et de vie, déplacement de sens, déplacement de matière, l’humain trouve enfin sa place dans la grande chaîne du vivant et des objets autrefois dits inanimés. Cosmogonie où toute invention est viable car elle se trouvera imbriquée et interdépendante; reste à placer des veilleurs (veilleuses), des sentinelles pour prévenir de tout danger de destruction incontrôlée de cet équilibre, de cet état de grâce, car si l’on doit détruire, c’est que toute destruction doit renvoyer à la création, sinon elle n’est que perte.

NAISSANCE DE L’OBSERVATEUR
« Les dispositifs plastiques, installations et interventions qui composent le travail de Xavier Daniel provoquent, simultanément à leur événement, une attitude d’observateur de la part du spectateur : le premier réflexe de surprise passé, on doit
s’arrêter et déchiffrer : quels sont les indices et les stratégies contenus dans ce que l’on voit ? L’artiste nous met sur la voie par juxtaposition, frottement pourrait-on dire, d’éléments n’appartenant pas au même champ de cognition.


Par exemple « Vanité honnie »
- champ scientifique avec les nids de tisserins,
- champ artistique (vanité),
- champ lexical (honnie),
- poétique et métaphorique avec « La commande de Gaïa »
- vient s’ajouter l’effet visuel de cette sculpture impressionnante.


Quelles en sont les significations possibles, dans quel but ? On ne peut faire l’économie de poser des questions et de s’essayer à des bribes de réponse. Tel un laborantin ou un
chercheur qui voit se dérouler sous ses yeux une expérience scientifique, le spectateur doit vérifier des postulats et déduire des lois… comme dans le principe anthropique, les observateurs sont nécessaires non seulement à la constatation, mais même à l’existence d’un univers observable ; j’observe, donc je suis et le monde existe, au contraire, si je refuse de m’arrêter et d’observer, alors le monde nouvellement crée se dérobe s’évanouit et m’entraîne avec lui. Le point zéro de l’être ne se met en marche que dans le mouvement incessant de l’observation du (des) monde(s).”

* Il apparaît que les lois de la physique sont sujettes à un nombre étonnamment important d'ajustements fins sans lesquels l'émergence de structures biologiques complexes n'aurait jamais pu se produire dans l'univers.

Christiane Fauvre-Vaccaro
Artiste-Auteur, Théoricienne de l'art

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