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COMME SUR DU PAPIER, REMIX
Exposition

hors les murs

Lieu

FRAC BATKARÉ // HORS LES MURS // VILLE DE SAINT-PAUL

ÉCOLE PRIMAIRE, LE GUILLAUME
2 au 30 octobre 2021

PARC ARC EN CIEL, PLATEAU CAILLOU
6 novembre au 4 décembre 2021

Horaires

Mercredi au samedi
9h -12h // 14h - 18h

ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

Documents à télécharger

LIVRET PÉDACOMME SUR DU PAPIER (4.5MO)

AVEC

Léa Assam, Catherine Boyer, Olivier Debré, Jean-Marc Lacaze, Gabrielle Manglou, Myriam Omar Awadi, Chloé Robert, Avishek Sen et Barthélémy Toguo

Des cendres de cigarettes et des poussières d’or et d’argent, des vides et des pleins, des mythes et des songes. La ligne et son trait, fin ou empâté, de l’impression qui ressemble à des croquis et des dessins au stylo bille d’une précision implacable, une connexion instinctive au bleu, des sujets d’étude et des obsessions.

L’exposition Comme sur du papier Remix vous invite à découvrir un parcours intimiste qui met en lumière la création contemporaine de l’hémisphère sud. Autour d’une conversation pensée entre 4 artistes de la collection du FRAC RÉUNION et 6 artistes invité.es, les œuvres se font échos dans l’espace du container mobile du FRAC BATKARÉ.

Içi, le papier est entrevu comme l’espace de création privilégié qui recueille les premiers jets de l’artiste. En renouant avec ce projet * l’exposition opère à une transformation inédite et propose un scénario renouvelé qui glisse du papier vers les territoires.

Quelle place tient la collecte d’images, d’informations, l’accumulation de formes et de signes, les histoires personnelles ou la mémoire collective dans la réinterprétation des corps et des visages ?

Dans une vitalité instinctive où la notion de temps est indissociable du geste, Léa Assam, Catherine Boyer, Olivier Debré, Jean-Marc Lacaze, Gabrielle Manglou, Myriam Omar Awadi, Chloé Robert, Avishek Sen et Barthélémy Toguo nous livrent des représentations d’un paysage mental construit d’histoires personnelles, de mythe et de légendes.

Claire Viardet, septembre 2021

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*Comme sur du papier, 2016, FRAC RÉUNION

Joël Andrianomearisoa - Alexandre Arrechea - Léa Assam - Jean-René Bazaine - Briana Bray - Catherine Boyer - Olivier Debré - Kid Kréol & Boogie - Jean-Marc Lacaze - Gabrielle Manglou - François Martin - Alice Mulliez et Florent Konné - Myriam Omar Awadi - Alain Padeau - Rivaboren - Chloé Robert - Pietro Ruffo - Barthélémy Toguo - Muriel Toulemonde - Philippe Turpin - Raoul Ubac - Gäfgen Wolfgang

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LÉA ASSAM

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Bio, parcours

Léa Assam est née en 1990 à l’est de l’île dans une famille catholique et très pratiquante. Elle obtient son DNSEP en 2015 à l’ESA Réunion. Sa pratique se concentre sur le dessin et la broderie. Broderie. Elle dirige une microentreprise de tee-shirt dont les motifs brodés sont des issues de ses illustrations.

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Regards sur son travail

« D’habitude je ne fais pas de dessin, je préfère l’installation.» Pour Léa Assam le papier est un exutoire. Touchée par la perte d’un être cher, ses Prières dévoilent les étapes intimes et profondes de sa reconstruction intérieure. Après une phase de recherche sur papier Canson pendant laquelle elle réalise quarante dessins selon la tradition des quarante jours de deuil, elle change d’échelle et entame une série de cinq dessins composés comme des mandalas. Comme un chapelet, chaque format est une trame de création entre la méditation, l’imaginaire et ses sentiments ancrés dans la réalité. »


Extrait du catalogue d’exposition "Comme sur du papier", Claire Viardet, Édition FRAC RÉUNION

Léa Assam, série « Mes prières » “sans-titre”, pigment, liner, posca, acrylique, 110,5x75 cm, 2015


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CATHERINE BOYER

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Bio, parcours

Catherine Boyer est née en 1971 à La Réunion. En 1996, elle obtient le DNSEP à l'École Supérieure des Beaux-Arts de Marseille, Luminy. Elle vit et travaille à La Réunion, où, parallèlement à son activité d’artiste, elle enseigne les arts plastiques au collège.
Elle utilise les techniques de dessin et de volume, le modelage de la terre dans de nombreuses installations qui ont évolué avec l’utilisation et la combinaison de la vidéo, de la photo et des nouveaux matériaux. Le désir et ses corollaires (l’attente, l’attirance, la répulsion, la sensualité, la séduction…) sont au cœur de sa démarche de création.

Extrait du texte de Patricia De Bollivier, 2010

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Regards sur son travail

« Les dessins de Catherine Boyer sont en général définis par le format. L’artiste entame toujours plusieurs créations à la fois, sans pour autant les concevoir en série. Entre 2003 et 2005, parallèlement à ses sculptures, elle débute un travail au stylo à bille et réalise une série de dessins sur petits formats, qui semblent être les prémices d’une exploration intégrale de la technique… jusqu’à sa totale maîtrise. La série Hair en est la démonstration. Pour l’artiste le papier libère l’intérieur de ses pensées et permet d’établir la connexion entre les « impressions » et le corps. Il révèle l’invisible et donne à voir.

Extrait du catalogue d’exposition « Comme sur du papier », Claire Viardet, Édition FRAC RÉUNION

Catherine Boyer, série “Hair”, stylo bille sur papier canson couleur, 24x32 cm, 2017

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« Catherine Boyer explore un territoire organique où la Nature et le corps s’entrelacent d’une manière à la fois sensuelle et poétique. Elle réalise des sculptures, des installations et des dessins où les détails fourmillent : feuillages, lianes, fluides, cheveux, excroissances, cavités, piquants, veines, pustules, tressages, gouttes et fleurs. L’artiste s’inspire à la fois de son expérience personnelle, de son corps, mais aussi de l’environnement dans lequel elle vit et travaille. En ce sens, la flore réunionnaise constitue une source intarissable pour son imaginaire puisqu’elle étudie aussi bien les fleurs, les arbres, les coquillages, les pierres ou les herbes. Elle recherche des aspérités et des particularismes qui peuvent entrer en écho avec son propre corps.
Le modelage et le dessin de ses formes requièrent patience, lenteur et minutie. Les compositions, qu’elles soient traduites en volume ou couchées sur le papier, sont exécutées comme des dentelles où les éléments s’hybrident et s’embrassent les uns avec les autres. En combinant ce qui est caché et ce qui est visible, l’artiste articule des paysages qui ne se rencontrent pas habituellement dans le monde réel. La rencontre imaginaire sécrète de nouveaux paysages guidés par une vision dichotomique du fait de leurs caractères à la fois fantasmagoriques, étranges, fascinants et dérangeants. En alliant les paysages extérieurs et la flore intérieure, Catherine Boyer déploie un univers extrêmement intime au sein duquel elle nous invite à nous projeter. Emprunts d’une charge érotique indéniable, de douceur et d’une violence sourde, les fragments de paysages conjuguent les mystères et les énergies vitales du corps et de la Nature. »

Texte de Julie Crenn, extrait de textes critiques scène réunionnaise

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OLIVIER DEBRÉ

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Bio, parcours

Olivier Debré voit le jour à Paris dans une famille de médecins et d’artistes. Il peint et dessine dès l’enfance, puis s’oriente vers une carrière d’architecte. En 1938, il sort diplômé de l’école des Beaux-arts de Paris dans la section architecture. Il décide cependant de se consacrer à la peinture.
Son expression picturale, inspirée au départ de l’impressionnisme, évoluera vers des compositions plus aérées aux larges surfaces colorées, faisant de Debré l’un des représentants de l’abstraction gestuelle. Malgré de nombreux voyages à travers le monde, il reviendra souvent peindre auprès de la Loire, à Vernou-sur-Brenne, près de Tours, dans la propriété des “Madères” où il avait aménagé l’un de ses ateliers.

Dépouillée de toute anecdote, la peinture d’Olivier Debré est une peinture d’espace et de lumière. Les titres qu’il utilise sont l’expression évoquée d’une émotion liée à un moment, à un lieu et incarnée par une ambiance chromatique. Nous sommes par-là très proches du paysage, et déjà dans le paysage dont les limites et l’horizon ont été repoussés par-delà le champ du tableau. Le spectateur se trouve ainsi véritablement au centre d’un immense détail. Mais il se situe aussi au centre de la peinture à laquelle renvoient les titres faussement anodins. Ils la décrivent en effet, telle qu’elle se présente dans sa matérialité : toute en épaisseurs et en transparences. Elle ne cesse de s’affirmer d’abord comme une surface peinte où s’inscrit le geste. Le phénomène s’accroît avec le format. Tout n’est plus que peinture.

Source https://www.cccod.fr/artiste/olivier-debre-2/

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Regards sur son travail

Olivier Debré, figure de l’abstraction lyrique, une expression développée à Paris après la Seconde Guerre mondiale, entrevoit le signe comme la représentation de la pensée. Sa pratique oscillant entre peinture et gravure privilégie la matière et la couleur. Le papier lui permet de faire l’expérience de la matière notamment avec l’utilisation de l’aquatinte et des variations chromatiques avec la lithographie. Ses estampes sont aussi le prétexte à la rencontre avec des écrivains ou des poètes.

Extrait du catalogue d’exposition « Comme sur du papier", Claire Viardet, Édition FRAC RÉUNION

Olivier Debré, “Sans titre”, Lithographie, 56x76 cm, 1985, n°Inv.1987.03.04

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« Aux côtés de la peinture, Olivier Debré s'essaie au dessin, mais aussi à la gravure. L'artiste pratique l'estampe dans le cadre de commandes d'illustrations. Le cccod a choisi d'exposer 8 gravures originales réalisées lors de la collaboration d'Olivier Debré avec Bernard Noël pour le Livre de l'Oubli, publié par les éditions Ryoân-Ji en 1985. Olivier Debré entretient des liens d'amitié́ avec Bernard Noël et c'est en partie grâce à ce dernier que les dessins de l'artiste connaissent une valorisation et une reconnaissance par le biais d'expositions.
Ces gravures originales sont agrémentées d'une dizaine de dessins d'Olivier Debré que le visiteur est invité à parcourir dans la galerie blanche. Ils entretiennent un rapport à la poésie à travers le texte de Bernard Noël, mais aussi un rapport à la musique avec la série de dessins exposée dans les galeries nord et sud, qui font appel aux compositions rythmiques. Le geste de l'artiste peut être compris comme un moyen d'extérioriser les sensations et les émotions partagées entre musique et poésie. »

Texte dans le cadre de l’exposition "Les nymphéas d'Olivier Debré", nouvel accrochage en galerie blanche, du 29 juin 2019 au 05 janvier 2020 au CCOD Tours


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JEAN-MARC LACAZE

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Bio, parcours

Jean Marc Lacaze est un artiste plasticien résident à La Réunion, né en 1977 à Perpignan. Après un bac économique et social et un deug de lettres modernes à l’université de La Réunion, il commence ses études à l’école supérieure des Beaux-arts de La Réunion en 1997. Il valide son Dnsep à l’école supérieure d’art de Marseille en 2003 avec les Félicitations du Jury, et obtient une licence d’arts du spectacle à Toulouse en 2004. Il retourne à La Réunion en 2010, où il rejoint LERKA (Espace de Recherche et de Kréation artistiques) à Saint-Denis où il occupe un atelier durant 6 ans. Depuis 3 ans il partage l’Atelier 84 avec Jimmy Cadet et Cristof Denmont.
Son travail de plasticien revêt des formes variées. Il aborde plusieurs médium en fonction du sujet, du lieu et de ses rencontres, que ce soit de la vidéo, du mapping, de la photographie, de la sculpture, du dessin ou encore de la peinture. Jean Marc navigue comme on déambule. Enfant des colonies, ayant vécu en Afrique, dans le Pacifique, sur l’Hexagone et dans l’océan Indien, ses préoccupations vont du syncrétisme aux problématiques « monde ». Migration, culture, religion, consommation et (néo)colonialisme, autant de sujets qu’il aborde avec une pointe d’ironie et de couleurs vives. Il se joue d’associations d’idées et de matières pour rendre sensible une réflexion tant personnelle que collective. Son travail a été présenté notamment à la ST’ART (Strasbourg), à la Joburg Art Fair, à la Chapelle des Carmélites (Toulouse), Is’art Galerie (Madagascar), au FRAC Réunion (Au loin s’en viennent, D’îles en elle(s, AXIS…), La Nuit d’Arts de Pleine Lune au Musée Villèle… Il a reçu le Prix d’art de la ville de Strasbourg, la bourse « Brouillon d’un Rêve » pour son projet documentaire de création « Malavoune Tango ».
Source http://jeanmarclacaze.com/index.php/a-propos/

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Regards sur son travail

Projet graphique Mythomanie // (projet sans fin)
Projet de recherche via le dessin, de différentes sources mythologique, d’un socle commun de croyances et d’histoires, constitutif de l’humanité à travers l’Histoire ou de l’histoire à travers l’Humanité. Il y a là une recherche d’universaux, voir d’archétype. Le dessin permet une prise de notes rapide et sensible, le désir de vouloir retenir, intégrer, se rappeler. Par la main de l’artiste (ici copiste) il y a la volonté de mise à plat et d’homogénéisation de différentes sources graphiques. Celui-ci prend naissance dans le croisement des cultures, des mythologies communes ou différentes. Elle se veut une mise à plat et un mélange d’iconographie par rebonds, analogies, croisements, syncrétisme pour tisser des liens, élaborer des ponts surréalistes sous différents aspects entre différentes histoires culturelles. C’est un voyage dans le temps et l’espace en télescopant, en confrontant sur un support limité, la feuille, une surface plane. C’est travail est un vivier qui peut s’inscrire à l’infini et dans un espace tant extérieur que dans le noir d’une salle de spectacle.

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Entretiens avec l’artiste

« Entre hilarité et gravité, le travail de Jean-Marc Lacaze fait l’effet d’une claque derrière les oreilles. En exploitant les qualités de multiples médiums et supports, il met en relation des codes et des motifs empruntés à différentes cultures, à l’Histoire et à l’actualité, et de cette confluence surgit un langage graphique singulier et franc. La distance entre la forme esthétiquement soignée et le fond d’une brutalité sans détour génère une tension narrative qui change la donne des prises de paroles que l’on dit habituellement engagées - quand elles ne font, en fait, que servir celui ou celle qui les profèrent. Le parti-pris de Jean-Marc Lacaze est d'interpeller et d’inviter au débat, avec une générosité certaine, et non de faire dans la provocation par goût du style. En ce sens, son travail est une forme plastique d’humour noir qui, en alliant une sensibilité à vif à une exigence intellectuelle aigüe, nous oblige à reconsidérer frontalement le what the fuck incessant dans lequel nous plonge l’observation des activités humaines. »
Marie Birot, 2020, pour documents d’artistes Réunion

Source https://www.cnap.fr/annuaire/personne/jean-marc-lacaze
Jean-Marc Lacaze, série « Mythomaniak », impression laser sur papier canson, 48 pages, 29x42 cm, 2020, tirage 1/10

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GABRIELLE MANGLOU

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Bio, parcours

Née à La Réunion en 1971, Gabrielle Manglou est diplômée des Écoles supérieures des Beaux-Arts de Montpellier et de Marseille. Dès 2008, elle expose sur l’île et à l’international, collabore régulièrement dans le domaine du spectacle vivant et participe à des projets d’éditions. Son œuvre, poétique et multiforme, se nourrit d’une pensée en rhizome, curieuse du mélange incessant de la petite et de la grande histoire. Dessins, photographies, volumes et images d’archives s’amusent à déplacer certaines frontières par un jeu à la fois discordant et harmonieux. Ses interrogations, sur la post colonisation, l’exotisme, les rapports de domination ou de dissimulation sont traités avec un brin d’humour frisant souvent le paradoxe. Cette spontanéité, travaillée comme orchestrée par un plaisir épidémique, rythme un parcours en équilibre entre ce que l’on voit et ce que l’on ressent. Par un dialogue à jalons ouverts, l’artiste propose au spectateur d’être responsable d’une narration qui lui est propre, soulignant ainsi le lien singulier qu’il façonne avec l’œuvre qui le traverse.

Source https://www.cnap.fr/annuaire/personne/gabrielle-manglou

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Regards sur son travail

« Le papier est une composante fondamentale et instinctive du travail de Gabrielle Manglou. Par le dessin ou l’installation, l’artiste tente de connecter un ensemble de formes éparses, souvent géométriques, faisant appel à plusieurs références. »
Extrait du catalogue d’exposition « Comme sur du papier, Claire Viardet, Édition Frac Réunion

« Gabrielle Manglou développe une œuvre inspirée par le paysage, la représentation humaine et animale. Avec une volonté de réorganiser le réel, elle dote à la faune comme à la flore des formes stylisées et des couleurs acidulées. Sur papier comme dans l’espace, sur un mur comme sur un écran, elle pratique l’art du collage en hybridant le dessin, la découpe de formes géométriques colorées, l’aquarelle, la photographie, le document d’archives et l’objet domestique. Ainsi, il n’est pas improbable de rencontrer des êtres coiffés de chapeaux pointus, un singe portant un masque coloré, une montagne noire reposant sur un amas de câbles, une fleur en pleurs ou encore des chaises surmontées de volcans en éruption de feux d’artifice. Un élément à la fois étrange et fascinant traverse son œuvre : l’œil. Seul, par pair ou en groupe, il plane et surveille un monde vacillant, rieur et méfiant. Réduits à leurs silhouettes colorées, les personnages ne sont pas identifiables, les visages se fondent à la couleur. Seule l’addition des yeux, ronds ou en amendes, leur donne un air halluciné et absurde. Les humains sont alors perçus comme des êtres fantomatiques et clownesques. En alliant les imageries issues de différents territoires comme l’ethnographie, le cirque, le théâtre, la nature (minérale, organique et animale), Gabrielle Manglou fait jaillir un univers où son imaginaire personnel se glisse dans le réel tel qu’il est présenté dans les livres. En injectant ses formes et ses couleurs aux images, l’artiste s’approprie un récit, celui d’un discours de vérité qu’elle refuse et détourne. Derrière les décors édulcorés, les rondes, les parades et les cotillons, palpite une violence sourde liée à l’Histoire que l’artiste ne cesse de fouiller et retravailler les images.

Texte de Julie Crenn, extrait de textes critiques scène réunionnaise
Source https://crennjulie.com/2019/12/05/textes-critiques-scene-reunionnaise/


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« Artiste pluridisciplinaire, Gabrielle Manglou privilégie le dessin dans sa forme originelle. Ses sculptures, vidéos et installations naissent alors dans la continuité de cette démarche créatrice. Nourrie de ses origines créoles porteuses d’imaginaires “maillés”, l’artiste invoque, dans des oeuvres finement travaillées, un monde magique dans lequel humains, animaux et plantes semblent converser avec une certaine jubilation. »
Source artiste

Gabrielle Manglou, « Voler dans les plumes », dessin, tirage numérique, 2008,
106 x 125 cm

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MYRIAM OMAR AWADI

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Bio, parcours

Artiste franco-comorienne Myriam Omar Awadi, est née en 1983 à Paris. Elle vit et travaille à l’île de la Réunion. Elle diffuse régulièrement son travail au sein d’expositions, de foires et de résidences à La Réunion, en métropole, dans les pays du pourtour de l’océan Indien et à l’international. Depuis 2013 elle enseigne les pratiques performatives à l’École supérieure d’art de La Réunion. Depuis 2016, elle est membre du collectif La Box/ Run space où elle fonde le laboratoire Paroles Paroles porté en collaboration avec l’artiste Yohann Quëland de Saint-Pern. Elle travaille également dans le spectacle vivant en tant que scénographe et conceptrice lumière

Source https://www.institutfrancais.com/fr/zoom/myriam-omar-awadi-chiromani-boule-a-facettes-au-cambodge

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Regards sur son travail

« Myriam Omar Awadi prolonge ses réflexions personnelles sur la notion de « ne rien faire ». Fumisterie porte en elle un silence, un temps d’arrêt. Ne rien faire, se laisser consumer. De l’expérience du papier il ne reste plus à présent que sa trace photographique. Les particules du papier de cigarette gardent l’empreinte de petites fleurs bleues outremer maladroitement dessinées. »

Extrait du catalogue d’exposition « Comme sur du papier », Claire Viardet, Édition FRAC RÉUNION

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« Broder, faire et défaire, comme ne rien faire, sont des sortes de « non-actes » ou de « contre-actes » composant l’œuvre de Myriam Omar Awadi. Par l’écriture, le dessin, l’image ou la performance, l’artiste tisse la trame de romances ordinaires « dont il ne reste finalement que les fioritures ». Esthétique de la broderie, Les (IN)ACTES ou Paroles Paroles sont des corpus d’œuvres conçus comme des laboratoires de recherche et de création dans lesquels le langage mais aussi les silences, les corps et les absences deviennent matières plastiques et sujets de potentiels récits. Dévidant le fil de ce qui résiste dans le geste, l’objet ou la représentation, un motif apparaît en toile de fond : la fleur bleue, comme l’éloge du rien, le symbole d’un désir larvé. Celle-ci laisse peu à peu la place au sequin, réfléchissant la lumière dans l’espace déserté et ornant la nuit pour la faire briller. L’œuvre de Myriam Omar Awadi interroge ainsi les manières d’habiter les vides et de démonter le spectacle, de faire choir ce qui fascine pour revenir à ce qui mord, et d’attaquer le monde… par une chanson d’amour. »
Leïla Quillacq, extrait de texte et entretien avec l’artiste, pour documents d’artistes La Réunion, 2020.
Source https://www.cnap.fr/annuaire/personne/myriam-omar-awadi

Myriam Omar Awadi, “(in)Acte VII / Fumisterie, cendres de cigarettes, dessin à l’aquarelle, digigraphie, 77x57 cm, tirée en 3 exemplaire, © Adagp, Paris, 2021 (Collection privée)

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CHLOÉ ROBERT

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Bio, parcours

Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges en 2010, Chloé́ Robert vit et travaille à la Réunion. Depuis 2014, elle est en résidence à l’Espace de Recherche et de Création en Arts Actuels (LERKA) où les interactions avec d’autres artistes nourrissent sa pratique. Elle est invitée en 2014 et 2015 à l'espace Re-Creative 1905 à Shenyang pour deux résidences et expositions collectives. Par le biais des Alliances Françaises, elle travaille ensuite au Botswana avec des poètes et à Madagascar avec des artistes multidisciplinaires. Elle participe à diverses expositions collectives à la Réunion et à l’étranger. En 2014, elle présente une première exposition personnelle intitulée «Sauvage! » dans la Galerie La Ligne à Saint- Denis. En 2017, elle est sélectionnée pour une résidence de six mois à l'Iconothèque Historique de l'Océan Indien, où elle mène une réflexion autour d’images d'archives numérisées et du collage. Elle dessine et peint. Elle expérimente aussi l'animation vidéo et de la composition vidéo en direct. A travers son approche très instinctive de la création, elle questionne le rapport de l'homme au monde, aux animaux, à la nature, aux autres, à l'univers.


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Regards sur son travail

« Chloé Robert développe un travail graphique en noir et blanc articulé autour d’un univers qui prend sa source dans l’imaginaire d’une vie sauvage. Derrière l’extrême simplicité du geste et des médiums utilisés, c’est une réalité des temps modernes qui préoccupe l’artiste, et son bestiaire ainsi constitué progresse entre les possibles croisements de l’homme et de l’animal, et celle de la recherche d’un état sauvage fantasmé dans la complexité du monde actuel. »

Texte de Claire Viardet, exposition personnelle « Sauvage », La Ligne, 2014

« C’est un singe qui ne court pas avec ses pieds et ses mains mais avec son énergie vitale, avec la mémoire vive de sa préhistoire. Chloé Robert l’a fait apparaître à coups de griffes. C’est pour cela que l’on sent, en creux, une lame sombre traverser son travail. C’est un monde perdu qui s’ébroue sur le papier. Son geste surgit sans préambule, il n’a pas le temps pour la politesse. Ce faisant, Chloé Robert dépouille sa pratique des enseignements académiques et de leurs codes. Elle procède en cherchant le chemin de sa propre source, sans attendre la validation de l’intellect. L’acte de dessiner, qui prévaut chez elle, prend toujours appui sur le premier trait qui lui sort des doigts car s’il est arrivé là, c’est qu’il est nécessaire, comme le sont les animaux et ce que l’on appelle la Nature.
Les figures qui apparaissent dans ses dessins le font le plus souvent face public. On se sent réellement regardés, interpellés, comme face à cet homme-salade à la langue pendante et au regard franc. Il vit dans une dimension propre à lui, à son espèce. Ce qui, mécaniquement, nous renvoie à notre propre endroit, individuel et collectif, à notre façon d’être un humain au monde. Un autre être végétal nous offre un regard, qui, quant à lui, est mélancolique. Il semble déçu des promesses non tenues de l’existence. La Nature lui manque, la vraie, la pure, l’idéale, et il fixe le gouffre de cet impossible retour. « Mais tout cela, c’est juste un rêve » dit Chloé Robert. »

Texte de Marie Birot pour documents d’artistes Réunion, 2021
Source https://www.cnap.fr/chloe-robert
Chloé Robert, sans-titre, techniques mixtes sur papier kraft, 21x29,7 cm, 2015

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AVISHEK SEN

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Bio, parcours

Avishek Sen, artiste indien né en 1975, est diplômé de Kala Bhavana, Visva-Bharati University.
Les œuvres de Avishek Sen stimulent les sens grâce à la flamboyance des couleurs et les subtiles notes de brillance. Ses œuvres développent la complexité de nos désirs sensuels au lieu de vivre dans le déni. La fusion de Sen de différentes formes animales dans un corps ou la croissance de l’une de l’autre est une représentation gestuelle des identités multiples, indiquant les multiples facettes d’une personnalité. Il expose un intérieur nu à un extérieur gardé. Intelligemment, il crée un moment de grande anticipation en s'arrêtant à un point où il en manque encore. Son médium de choix est, à juste titre, la couleur de l'eau, et il y ajoute un peu de paillettes et un aperçu de la luxure.
Ses œuvres ont été exposées à la galerie Espace, à New Delhi; Aicon Gallery, New York; Albion Gallery, Londres; Apparao Galleries, New Delhi; Galerie CIMA, Kolkata, pour n'en nommer que quelques-unes.
Il a également participé à de nombreuses foires, notamment India Art Fair, Abu Dhabi Art Fair, Art Singapore et Scope, New York. Il a été récipiendaire de la bourse nationale décernée par le ministère du développement des ressources humaines du gouvernement indien en 2000.

Source: https://www.galleryespace.com/artists/gallery-espace/avishek-sen/
Regards sur son travail



Avishek Sen, Achchhe din! (Good days!), Aquarelle, poussière d’or et d’argent sur papier, 144 x 121 cm 2017
N° d’inventaire : 2018.10


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BARTHÉLÉMY TOGUO

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Bio, parcours

Barthelemy Toguo est un artiste protéiforme né en 1967 au Cameroun. Il partage désormais son quotidien entre Bandjoun, Paris et New-York.
Sans limite dans sa pratique artistique, il s'adonne au dessin et à la sculpture, réalise des installations mais aussi des vidéos et des performances.
Il débute ses études en intégrant les Beaux-Arts d'Abidjan en Côte d'Ivoire où il suit une formation qui va le mener davantage vers la sculpture avant de partir pour Grenoble. Là-bas il va suivre les cours de l'Ecole Supérieure, et découvrir la photographie et la vidéo. Par la suite il va étudier au sein de l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf. Artiste engagé, son travail va avoir une dimension politique. Il s'intéresse à la notion de flux, autant au niveau des individus que des marchandises. Multiculturelle, son œuvre ouvre au dialogue et à l'altruisme. Il est désigné Chevalier des Arts et des Lettres de La République Française.
L'ensemble de son œuvre est présentée dans le monde entier, à travers les plus grands musées comme le Centre Pompidou en 2007 ou les foires et biennales à l'instar de la Biennale de Vénice en 2011.

https://www.artsper.com/fr/artistes-contemporains/cameroon/4071/barthelemy-toguo

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Regards sur son travail

« Barthélémy Toguo entrevoit le papier comme un passage, une continuité à ses performances. L’artiste « qui se place là où on ne l’attend pas » expérimente sans cesse de nouvelles formes plastiques pour exprimer son engagement. L’encre de chine se dilue, glisse et inonde les grands formats. Le mouvement de l’encre sur le papier, le support à échelle humaine lui permettent d’explorer de nouvelles pistes comme le corps, sa beauté, ses postures de plaisir, de douleur. »

Extrait du catalogue d’exposition « Comme sur du papier », Claire Viardet, Édition FRAC RÉUNION

“Le printemps des amours perdues”, encre de chine, 120x160 cm, 2009
N° d’inventaire : 2009.07.01

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